Le Rwanda est accusé par Kinshasa, les États-Unis et plusieurs pays européens de combattre aux côtés de rebelles du M23 dans le Nord-Kivu.

L’Union européenne (UE) a appelé samedi le Rwanda à « cesser de soutenir le M23 », la rébellion tutsi qui s’est emparée d’une large portion d’un territoire au nord de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

L’UE « exhorte vivement le Rwanda » à « cesser de soutenir le M23 » et à « utiliser tous les moyens pour faire pression sur le M23 afin qu’il se conforme aux décisions » prises par les chefs d’état de la communauté des États d’Afrique de l’est, selon cette déclaration de Joseph Borrell, chef de la diplomatie de l’UE, qui fait suite à la publication d’un rapport d’experts de l’ONU sur la RDC.

Dans ce rapport publié en décembre, des experts mandatés par les Nations unies affirment avoir collecté des « preuves substantielles » démontrant « l’intervention directe des forces de défense rwandaises (RDF) sur le territoire de la RDC », au moins entre novembre 2021 et octobre 2022.

Le Rwanda est accusé par Kinshasa, mais aussi par les États-Unis et plusieurs pays européens, de soutenir et de combattre à côté des M23 dans le Nord-Kivu, province congolaise frontalière du Rwanda, où la rébellion a conquis ces derniers mois de vastes pans de territoire. Kigali dément systématiquement cette accusation.

Mais selon le rapport du groupe d’experts, l’armée rwandaise a lancé ces opérations militaires pour « renforcer le M23 » et « contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) », un groupe armé majoritairement hutu, fondé par d’anciens responsables du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Présentée comme une menace par Kigali, l’existence et la violence de cette milice ont justifié les interventions rwandaises passées en RDC.

L’Union européenne a aussi appelé la RDC à « stopper et empêcher toute coopération entre les FARDC (armée congolaise) et les groupes armés, notamment les FDLR ».

Le Rwanda a de son côté accusé la RDC, où la présidentielle est prévue en décembre 2023, d’instrumentaliser le conflit à des fins électorales et d’avoir « fabriqué » un massacre qui, selon une enquête des Nations unies, a été commis fin novembre par le M23 et a coûté la vie à au moins 131 civils dans les villages de Kishishe et Bambo, selon un bilan encore provisoire.

Des initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de résoudre la crise de l’est de la RDC où une force régionale est-africaine, dirigée par le Kenya, est en cours de déploiement.

Vendredi au nord de Goma, des combats ont encore opposé l’armée congolaise, appuyée par des groupes d’autodéfense, aux rebelles du M23.

mediacongo
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