Le meurtre tragique du député Chérubin Okende à Kinshasa remet en question la confiance du président congolais Félix Tshisekedi envers le système judiciaire.
Cette tragédie survient à peine cinq jours après que Tshisekedi ait exprimé sa déception quant au bilan de la justice lors d’une interview télévisée. Il a souligné que la justice en République démocratique du Congo (RDC) a été un défi majeur de son mandat et qu’elle nuit au pays plutôt que de le renforcer.
« S’il y a un bémol à mettre sur mon bilan, je ne suis pas satisfait du bilan dans le domaine de la justice. J’ai beaucoup compté sur le pouvoir judiciaire. Comme on le dit dans la bible, la justice élève la nation. Malheureusement dans notre cas, la justice détruit notre Nation », a déploré Félix Tshisekedi lui qui prône l’État de droit, d’exporter un concept symbolisant la réforme de la justice en RDC.
Tshisekedi a également évoqué le manque d’harmonie entre lui-même et les chefs d’institutions du pays. Il a précisé qu’il ne s’immisce pas dans les affaires judiciaires, afin de respecter la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire établie par la constitution congolaise.
Malgré ses critiques envers la justice, Tshisekedi a, lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 14 juillet, rapidement ordonné une enquête approfondie pour trouver les responsables de l’assassinat d’Okende et les traduire en justice. Il a appelé à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire et a insisté sur l’impartialité et l’indépendance de la justice.
« Je condamne fermement ce crime odieux qui a ôté la vie à un serviteur de la République dans des circonstances tragiques. Rien ne peut justifier un tel acte. En tant que garant de la Nation, de la paix et de la sécurité, ainsi que du bon fonctionnement des institutions, je suis en colère et indigné face à cette atteinte aux symboles de la République. Ce crime ne restera pas impuni. J’appelle la justice, dans son impartialité et son indépendance, à faire toute la lumière sur cette affaire ignoble au nom du peuple congolais. », a-t-il déclaré.
Cependant, la méfiance entre le président et le pouvoir judiciaire est évidente. Pour cette enquête, la RDC a décidé de faire appel à des experts étrangers afin d’assurer rapidité et transparence. Les autorités congolaises envisagent de collaborer avec les autorités belges et sud-africaines dans le cadre de cette affaire.
L’assassinat d’Okende a suscité des réactions et des craintes au sein de la classe politique congolaise. Le parti politique d’Okende, Ensemble pour la République, a déjà attribué ce crime odieux au régime en place. Le climat politique est tendu à l’approche des élections générales et de nombreuses arrestations d’opposants au régime ont été dénoncées ces derniers mois.
Malgré les défis persistants, Tshisekedi s’est engagé à réformer le système judiciaire congolais afin de restaurer la confiance et d’assurer une justice indépendante et équitable pour tous les citoyens.
La RDC espère que cette enquête permettra de faire toute la lumière sur la mort tragique de Chérubin Okende et de garantir que justice soit rendue.
Wab-infos
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