Trois mois après que les forces de maintien de la paix de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) ont violemment réprimé des manifestants, au cours desquels 36 personnes ont été tuées et 170 autres blessées, les familles des victimes attendent toujours justice, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

Cinq membres du personnel de l’ONU figuraient parmi les personnes tuées après que des manifestations violentes ont éclaté dans plusieurs villes de l’est de la RDC du 25 au 27 juillet. Les manifestants avaient appelé la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) à se retirer immédiatement du pays. Ils ont également accusé la MONUSCO, présente en RDC depuis 1999, de ne pas avoir réussi à démanteler les groupes armés et à protéger les civils face à la résurgence du M23, un groupe rebelle armé au Nord-Kivu.

« En juillet de cette année, l’ONU a déclaré qu’elle travaillerait avec les autorités de la RDC sur une enquête sur la mort de manifestants. Nous attendons toujours les résultats. Les familles des victimes méritent de connaître la vérité, y compris le rôle joué par les Casques bleus de la MONUSCO. L’ONU doit faire preuve de transparence quant à la répression et soutenir l’accès à la justice et à des recours efficaces pour les victimes et leurs familles », a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice d’Amnesty International pour l’Afrique orientale et australe.

Les familles des victimes ont déclaré à Amnesty International qu’en dehors du fait qu’elles avaient reçu 2 000 dollars pour couvrir les frais d’obsèques, elles n’avaient reçu aucune autre information ni indemnisation de la part du gouvernement ou des Nations unies.

Je veux savoir qui a tué mon frère

Des témoins de la répression brutale ont affirmé que les forces de l’ONU avaient eu recours à une force excessive contre les manifestants, y compris à balles réelles.

Le frère d’une victime a déclaré à Amnesty International : « Je veux savoir qui a tué mon frère et pourquoi. Même s’il aurait fait partie des manifestations, [les soldats de la paix de l’ONU] sont censés savoir comment traiter avec des manifestants non armés sans causer de pertes inutiles. Ils ont des gaz lacrymogènes et d’autres outils qu’ils auraient pu utiliser pour disperser les gens, au lieu de leur tirer une balle dans la tête.

Kassim Diagne, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a démenti les allégations selon lesquelles les Casques bleus de l’ONU auraient ouvert le feu sur des manifestants, mais s’est engagé à enquêter sur les décès avec des responsables de la RDC pour déterminer les personnes soupçonnées d’être responsables.

Par Amnesty

Via Wab-infos

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